On est le 1er! Je suis tellement contente de partager avec vous le 1er article écrit par une femme. Alors, j’ai hésité à parler maintenant de ce sujet aux vues de tous ce qui se passe dans le monde actuellement mais finalement, il était trop tard de changer car oui les articles sont programmés en avance.
Je pense qu’on a tous été touché par ce qui passe, les violences policières à travers les minorités, je vais en parler c’est sûr. Si une femme veut prendre la parole et parler de ce sujet, qu’elle n’hésite pas.
Aujourd’hui, le sujet est les relations amoureuses mixtes au Québec et plus précisément dans la ville de Quebec (car il y a une grande différence entre le reste du Canada et le Québec, j’expliquerai cela dans un second article) basée sur deux expériences de vie. Alors oui, ces deux expériences (j’ai reçu deux témoignages) ne résument pas toutes les expériences de vie amoureuses, loin de là mais cela peut donner une idée comparée à la France.
N’hésitez pas à dire ce que vous en pensez! Je donnerai mon avis à la fin du second article.
Houmou
Voici le premier article:
Mon expérience au Canada m’a permis d’entrevoir une nouvelle dimension de la mixité au sein du couple, en constatant à quel point la proportion de personnes issues de l’immigration sur un territoire donné, était déterminante dans la perception que pouvaient avoir les différentes communautés les unes des autres.
Il faut d’abord savoir que le Canada de manière générale est un pays où les grandes vagues d’immigration sont relativement récentes (l’arrivée d’immigrants du Sri Lanka et de Hong Kong depuis les années 1980[1], une deuxième vague d’immigration de ressortissants chinois à partir des années 2000, puis les ressortissants indiens, pakistanais, philippins ont immigré massivement depuis 2004 et côtoient entre autres, les communautés afro-antillaises, italienne, sud-américaine, juive, maghrébine.
Le Canada étant un pays ou les valeurs de respect, de liberté et de tolérances sont très intégrées et diffusées, toutes ces communautés vivent relativement bien ensemble, sans toutefois tellement se mélanger.
Dans les grands pôles d’attractivité que sont les villes de Montréal ou Toronto, il est fréquent de voir des couples formés d’individus d’origines différentes. Contrairement à la ville de Québec, au sein de laquelle la part des minorités visibles et ethniques reste encore faible. Pour ma part j’ai réalisé que j’étais rarement amenée à rencontrer un couple mixte lors de mes déplacements dans la ville. J’ai également plus de difficultés en matière de séduction avec les hommes d’une appartenance ethnique différente de la mienne, beaucoup plus que lorsque je vivais encore en région parisienne.
Ce que j’ai pu constater, c’est qu’à l’instar des provinces anglophones, les critères de beauté intégrés par beaucoup d’hommes au Québec valorisaient davantage les femmes caucasiennes.
Pour avoir discuté avec certains hommes québécois je me suis aperçue que certains pensaient d’office ne pas être attirants aux yeux des autres communautés. J’ai d’ailleurs souvent entendu dire au sujet des femmes noires qu’elles : « devaient certainement préférer les hommes noirs ».
Ceci prouve qu’il y a encore une forte présence de constats non fondés, qui peinent à se déconstruire.
Nombreuses sont les personnes qui choisissent l’homogamie au sein du couple, cela pour diverses raisons, mais nombreuses sont aussi celles qui font fi de l’appartenance ethnique et qui choisissent de voir l’individu avant toute chose.
S’il est impossible de vouloir justifier les goûts et les choix de chacun, il est tout de même possible d’essayer de comprendre quels sont les mécanismes qui interviennent et qui pourraient expliquer le précédent constat.
- Le repli communautaire des personnes immigrantes au sein de la ville, peut être un frein à leur ouverture aux personnes issues de cultures différentes.
- Il n’y a que très peu d’initiatives locales déployées pour favoriser le rapprochement interculturel, ce qui entretient les préjugés des uns à l’encontre des autres.
- Les personnes immigrantes sont encore trop peu représentées localement et souffrent d’un manque probant de visibilité au sein de la ville, quels que soient les domaines.
Cela ne reste que ma perception des choses et il serait très intéressant d’avoir d’autres opinions sur le sujet. Je tiens à préciser que ce post ne se veut pas un article visant à dénoncer des faits, ou encore les prémices d’une quelconque analyse ethnographique non avérée. Il s’agit uniquement des constats que j’ai pu faire avec des yeux neufs de personne immigrante issue d’un environnement où le brassage culturel est désormais devenu presque une banalité.
Auteur anonyme.
[1] Sources : https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/30-vagues-dimmigration-au-canada
Shanique Wraight creditsPhotos