“Absurdistan”. Chronique politique Sénégalaise

Au Sénégal, l’absurde règne en maître. Le ridicule y est tellement monté que notre pays est devenu un véritable musée d’horreurs. Dorénavant, nous sombrons dans une hystérie collective où cinglés de Bby, nazillons de Yaw et attardés de Wallu rivalisent d’ardeur et de passion dans la malfaisance sociale. Vraiment, notre société traverse une crise désastreuse. Et dans ce vaste bazar, le fondamentalisme partisan et le militantisme politique sauvage provoquent une situation d’extrême volatilité propice à toutes les dérives.

À cause de cette dangereuse agitation, le pays est devenu comme dirait Tocqueville : « un labyrinthe de petits incidents, de petites idées, de petites passions, de vues personnelles et de projets contradictoires ». En réalité, si notre société est descendue dans ces abîmes, c’est qu’un panier de gens déplorables, à l’esprit ténébreux, d’une noirceur inconnue, s’est doté de grossières libertés et de révoltants droits de tout dire et de tout faire au gré de ses humeurs. Notre drame est d’être pris en otage par un « effroyable corps parasitaire », gang de parvenus stupides et dangereux, Machiavels tropicaux dont la suprême arrogance doublée de son ostentation tapageuse occulte pourtant une incompétence incurable.

Ce microcosme interlope d’apparatchiks zélés, de journalistes incultes, d’activistes louches, d’experts tordus et d’entrepreneurs fauchés, a pris les manettes d’une entreprise désinvolte d’enfumage psychologique et de fourberie intellectuelle. Cette confrérie d’hommes prosaïques et de femmes frivoles, lovée dans des salons huppés où l’on rivalise d’inconstance et de suffisance, plonge le pays dans un chaos politique insurmontable. La médiocrité détruit l’âme d’un peuple. Incontestablement, une plaie béante et puante s’est désormais ouverte au Sénégal.

Ainsi, loin des emballements médiatiques et des embrigadements partisans, le report de l’élection présidentielle est une absurdité d’une stupidité bovine. Au-delà de son juridisme, la suspension du processus électoral est une forfaiture institutionnelle contraire à la morale et aux bonnes mœurs. Cet acte irréfléchi et irrationnel, en dépit de sa légale-rationalité, constitue une hérésie qui plombe la viabilité de notre démocratie et sape la solidité de nos institutions et pourrait, sans doute, plonger notre pays dans une zone grise d’une dangerosité sans précédent. Il est donc impérieux de rappeler à tous ces piètres comédiens qui nous servent de classe politique que cette blague est vraiment de mauvais goût. Que cet humour noir auquel ils nous ont habitués doit impérativement cesser.

Nous refusons catégoriquement d’être les dindons de leur farce. Que le respect du calendrier républicain constitue un impératif vital pour toute démocratie. Qu’enfin, le principe de la séparation des pouvoirs et de l’état de droit sont inaliénables et ne se négocient pas. Un seul mot suffit à qui sait entendre… sauf qui s’obstinant dans l’absurdité. Il est absolument clair que la démocratie et le citoyen sénégalais sont plus matures que ces cancrelats de politiciens, ce qui semble aussi totalement ABSURDE !

Zola Diop

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